Image Alt

Blog

Tout savoir sur le tourisme durable et ses dérivés

Durable, rural, social, équitable… De nombreux adjectifs sont entrés dans le langage touristique ces dernières années. Et pourtant, beaucoup restent méconnus du grand public. Dans cet article, je mets en lumière les différents termes associés à cette forme de tourisme qui tient compte de la conjoncture actuelle.

Le tourisme durable

Le tourisme durable, c’est quoi ? Apparu dans les années 90, il représente un code de conduite, une philosophie, une manière d’appréhender le tourisme. Il prend en compte les trois aspects du développement durable (environnemental, social et économique) puisqu’il vise à préserver les ressources naturelles et la biodiversité, respecter la culture des populations locales, et offrir des avantages socioéconomiques aux hôtes.

 

L’Organisation Mondiale du Tourisme détaille les 12 objectifs du tourisme durable comme tels :

  • La satisfaction des visiteurs : fournir une expérience de voyage enrichissante et sécurisée.
  • La prospérité locale : maximiser la contribution du tourisme envers l’économie locale.
  • La qualité de l’emploi des locaux (salaire, conditions de travail).
  • L’égalité sociale : une distribution équitable des ressources liées à l’activité touristique ainsi qu’une amélioration des opportunités et des salaires pour les plus pauvres.
  • Le contrôle de la communauté locale : faire participer la population locale à la planification et aux prises de décisions concernant le projet touristique.
  • Le bien-être de la population locale : améliorer la qualité de vie des locaux.
  • La richesse culturelle : respecter le patrimoine historique, la culture authentique et les traditions locales.
  • L’intégration physique : respecter les paysages, qu’ils soient urbains ou ruraux et éviter la dégradation visuelle et/ou physique de l’environnement.
  • La diversité biologique : conserver les aires naturelles, les habitats et la vie sauvage, minimiser l’impact du tourisme sur ces derniers.
  • L’efficacité des ressources : minimiser l’utilisation des ressources rares et non renouvelables dans le développement de l’activité touristique.
  • La pureté environnementale : minimiser la pollution de l’air, de l’eau et de la terre, ainsi que la création de déchets due à l’activité touristique.
  • La viabilité économique : faire durer les entreprises écotouristiques dans le but de faire vivre les projets écologiques.

 

Le tourisme responsable

Le tourisme responsable est un dérivé très proche du tourisme durable. C’est en fait un comportement, une mise en application du tourisme durable. Le tourisme responsable correspond au fait de voyager engagé, c’est-à-dire d’“avoir un impact positif lorsque l’on voyage, que ce soit dans notre façon de nous déplacer, de nous loger, de nous nourrir, d’acheter, de choisir nos activités, de choisir nos prestataires touristiques, de produire des déchets, de participer à la vie locale, de choisir une destination, de nous comporter vis-à-vis des humains et du vivant”, comme l’expliquent Maryne Arbouys, Jules Blosseur et Nicolas Breton dans leur Guide Tao Monde.

 

Ces deux formes de tourisme (le tourisme durable et le tourisme responsable) sont constituées de différents types de tourisme :

  • le slow tourisme ;
  • l’écotourisme ;
  • le tourisme rural ;
  • l’agrotourisme ;
  • le tourisme humanitaire ;
  • le tourisme social ;
  • le tourisme équitable ;
  • le tourisme collaboratif.

Le slow tourism

 

Le slow tourism, “tourisme lent” en français, est apparu au début des années 2000. Comme son nom l’indique, il consiste à voyager lentement, en prenant le temps de s’imprégner de la culture locale, d’échanger et de goûter aux produits du terroir. Le slow tourism implique souvent un voyage vers une destination proche de son domicile puisqu’il incite le voyageur à utiliser des moyens de transport locaux plus lents, et donc plus respectueux de l’environnement (à pied, à cheval, en vélo, en bus).

 

L’écotourisme

 

L’écotourisme vise à préserver la biodiversité et les ressources naturelles d’une zone. Il tend à minimiser les impacts sur l’environnement, prendre conscience des enjeux du site visité et financer la protection de l’environnement. Il induit également une éducation écologique et éthique des voyageurs et plus largement des acteurs du voyage. Il ne faut pas le confondre avec le tourisme de nature, qui implique seulement la découverte de la faune et de la flore d’un espace naturel.

Certaines destinations sont aujourd’hui très favorables à la pratique de l’écotourisme. Parmi les pays concernés, on retrouve le Costa-Rica et ses forêts tropicales, les îles Galapagos et sa vie sauvage et sous-marine (tortues, pingouins, albatros), l’Afrique du Sud, ses parcs naturels et réserves marines, le Botswana et son célèbre delta de Okovengo où règne la vie sauvage, et enfin l’Inde, ses réserves de tigres et ses oiseaux sauvages, à observer sans modération.

 

Le tourisme rural

 

Le tourisme rural, une autre branche du tourisme durable, met l’accent sur le monde rural, la campagne, les fermes et ses agriculteurs. On l’associe majoritairement aux gîtes ruraux, aux tables d’hôtes, mais également au vélotourisme, à la randonnée et au camping à la ferme.

À la suite de l’exode rural, cette forme de tourisme a permis de maintenir une activité économique à la campagne. Le site français Bienvenue à la ferme le prône en proposant gîtes, chambres d’hôtes, fermes-auberges, campings et produits du terroir. Certaines fermes organisent même des visites, dégustations et activités. Les agriculteurs de ce réseau qui y mettent en avant leur logement doivent respecter une charte éthique comprenant des critères environnementaux.

 

L’agrotourisme

 

Très proche du tourisme rural, l’agrotourisme vise à découvrir et partager les savoir-faire d’un milieu agricole (exploitation, hébergement, restauration, vente de produits agroalimentaires) dans une volonté de s’éloigner des sentiers battus. Cette forme de tourisme met en relation des producteurs agricoles avec des touristes. Il permet à ces derniers de découvrir l’agriculture et sa production à la faveur de l’accueil et de l’information que leur réserve leur hôte. Elle encourage l’activité des petits producteurs et la consommation de produits locaux, souvent issus de l’agriculture biologique.

 

Le tourisme humanitaire

 

Le tourisme humanitaire, aussi appelé volontourisme, associe aux voyages une dimension humaine. Il permet au touriste de prendre conscience des enjeux sociaux de l’endroit où il se trouve, et de participer à l’amélioration du bien-être des locaux à travers son engagement auprès d’associations ou d’initiatives locales.

Cette forme de tourisme est à pratiquer avec méfiance car il existe beaucoup de fausses associations de volontariat qui proposent des missions dans de faux orphelinats par exemple, leur unique objectif étant d’attirer les touristes et leur argent, et de s’enrichir ainsi sur le dos des enfants.

 

Le tourisme social

 

En 2005, une étude de l’INSEE montre que plus de 50% des Français ne peuvent pas se permettre de partir en vacances. Le tourisme social tente de remédier à cela.

C’est une forme de tourisme qui prône le droit aux vacances de tous, quels que soient les revenus, l’âge et le profil (valides ou invalides). Les participants à ce type de séjours sociaux sont souvent des jeunes, des familles, des retraités, des handicapés, et des personnes aux revenus modestes. Ce tourisme met l’accent sur la qualité de la relation entre les visiteurs et les communautés d’accueil. Il permet l’ouverture aux autres et la découverte de l’ailleurs via des activités très diverses (culturelles, sportives, éducatives). Les locaux qui accueillent ces populations doivent bénéficier de retombées économiques.

 

 

Le tourisme collaboratif

 

C’est une forme de tourisme qui propose des séjours par l’intermédiaire d’acteurs favorisant l’économie collaborative, c’est-à-dire une économie qui prend en compte les intérêts locaux.

Dans cette optique, de nombreuses plateformes ont vu le jour sur internet ces dernières années, comme le site wwoofing (Willing Worker On Organic Farms). Le concept est simple : un agriculteur héberge un voyageur et le nourrit en échange de travail à la ferme. Beaucoup ont donc décidé de travailler en voyageant, s’initiant à la vie à la ferme, et parfois aux éco-techniques et au jardinage bio.

 

 

Le tourisme équitable

 

Le tourisme équitable, aussi appelé “tourisme solidaire”, est généralement associé aux relations Nord-Sud. Il découle du commerce équitable et correspond à un outil de développement local. C’est un ensemble d’activités de services touristiques, proposé par des opérateurs touristiques à des voyageurs responsables, et élaboré par les communautés d’accueil.

Les bénéfices sociaux, culturels et financiers de ces activités doivent être perçus en grande partie localement, et être équitablement partagés entre les membres de la population autochtone. Il favorise ainsi l’embauche de personnel local, l’achat local et la redistribution équitable des revenus. Enfin, le tourisme équitable met l’Homme et les relations humaines au centre du voyage. Le respect des personnes, des cultures et de la nature est de mise. Mais à l’inverse du tourisme humanitaire, il n’est pas forcément question de participation à des initiatives locales lorsque l’on fait du tourisme solidaire. Concrètement, dormir chez l’habitant, consommer local et partir en immersion dans une famille vietnamienne sont des exemples de tourisme équitable.

Pour conclure sur le tourisme durable et ses dérivés, il me semble important d’insister sur le fait que tous ces dérivés, pris individuellement, ne sont pas forcément durables. Ainsi, faire du slow tourism ne signifie pas toujours faire du tourisme durable. Par exemple, on ne peut pas se déclarer “touriste responsable” si l’on fait du slow tourism mais qu’on laisse ses déchets en pleine montagne ou ne respecte pas les populations locales.

Publier un commentaire

Des adresses durables et de nombreux tips pour voyager responsable

Follow us on